Sdip Comprendre et prévenir les mortalités d’été des porcs en engraissement (2ème partie : les causes)

La fréquence des maladies infectieuses dépend directement des conditions d’élevage. En effet, la perméabilité aux agents pathogènes se révèlera via plusieurs troubles et pathologies classiquement observés. L’étude de Straw (2002) constate une faible corrélation entre la fréquence d’apparition du Sdip et les autres causes de mortalité infectieuse. Straw conclut alors que ce syndrome n’est pas directement lié à un agent pathogène. Les investigations microbiologiques vont dans le même sens : les pathogènes tel que Clostridium, Escherichia coli, et Salmonelles… ne sont pas associés au Sdip.

Cette même étude note également que ces mortalités subites touchent de la même façon mâles et femelles mais relève une diminution du phénomène suite à l’utilisation de certaines molécules antibiotiques. Ce constat, qui semble aller à l’encontre des conclusions faites précédemment, peut néanmoins s’expliquer : 

• L’action des molécules antibiotiques freine le développement « secondaire » d’une flore indésirable qui rentrerait dans le processus du Sdip, 
• Les antibiotiques modifieraient la flore intestinale et agiraient sur le transit du bol alimentaire, qui semble être un facteur déclenchant du phénomène.

La corrélation entre la saisonnalité et la fréquence de mortalité subite, démontré par Straw (2001), ouvre des pistes intéressantes. Les périodes de fortes chaleurs ont tendance à altérer d’une part l’hygiène des soupes mais également le rythme et les quantités des prises alimentaires : on observe des comportements plus irréguliers chez les porcs avec des prises plus espacées. Une tendance estivale accentuée par la disposition naturelle des animaux à réduire leur nombre de prises avec l’âge pour en augmenter la quantité.

On peut alors isoler 2 facteurs déterminants dans le déroulement du Sdip :

• Le premier, influencé par une température élevée et d’éventuels dérèglements du comportement alimentaire, serait un phénomène de suralimentation, conduisant à l’ingestion rapide d’une quantité importante d’aliment. On note alors un ralentissement, voire une stagnation du bol alimentaire propice aux fermentations.
   
• Le deuxième réside dans l’établissement de conditions favorables au développement de populations indésirables productrices de gaz d’origine endogène ou exogène. La grande quantité de substrat hautement fermentescible alors présente dans le tube digestif favorisant les phénomènes de fermentation.

Le processus se met alors en marche : distension et compression des intestins via la production de gaz, compression du tronc mésentérique et hypoxie de l’ensemble de l’intestin. Cette phase laisse place à la production de toxines par les nombreuses bactéries anaérobies ayant alors trouvé des conditions propices à leur développement. Cette pression abdominale, liée à l’action mécanique du bol alimentaire et aux mouvements de l’animal, entraîne alors la torsion de l’appareil digestif. Cette succession de phénomènes cause finalement la mort subite de l’animal.